Si vous voulez gagner, adoptez ce point de vue de Sun Tzu.

Publié le par Jimoni

Le 15 juillet 2018, l'équipe de France de football gagne la finale de la Coupe du monde de la FIFA face à l'équipe de Croatie de football. Comment expliquer cette victoire ? Facile me direz-vous : les Français ont mieux joué. C'est vrai. Mais, ce n'est qu'une partie de la vérité. Ou plutôt, ce n'est qu'une façon de percevoir la réalité. Lorsqu’on dit d’une personne ou d’une équipe qu’elle a mieux joué que l’autre, on pense en termes de performance : elle a été plus forte, plus rapide, plus subtile, etc. Mais il y a une autre approche. De mon point de vue, je préfère dire que les Français ont gagné parce qu'ils ont commis moins d'erreurs que les Croates. Ce point de vue ne m’est pas propre, puisque je le partage avec l'un des plus grands stratégistes de tous les temps, le célèbre Sun Tzu.

 

 

Sun Tzu était un général chinois qui a vécu au Ve siècle avant J-C. Nul ne sait s'il a véritablement existé, mais on lui attribue la paternité d'un traité de stratégie intitulé «l'Art de la guerre ». Cet ouvrage est sûrement le plus connu de toute la littérature stratégique. Il a grandement influencé la culture stratégique chinoise pendant des siècles et influence aujourd'hui des dirigeants du monde entier.

 

Vous me direz « Que de subtilité ! ». Après tout, dire que les Français ont mieux joué, ou qu’ils ont moins mal joué, ou dire qu'ils ont commis le moins d'erreurs ; cela revient au même ? Eh bien, pas tout à fait. La subtilité, je pense, est importante.

 

La différence entre ces deux affirmations se situe dans leur manière d'appréhender le résultat d'un combat. Dans la première affirmation («les Français ont gagné parce qu'ils ont été meilleurs que les Croates », on considère que le gagnant est celui qui a pris les meilleures décisions ou qui a été le plus performant. Dans la seconde affirmation (« les Français ont gagné parce qu'ils ont été moins mauvais que les Croates »), on considère que le gagnant est celui qui a commis le moins d'erreurs. Cela signifie que dans cette seconde affirmation, on considère que, par principe, toute décision est bonne tant qu'elle n'est pas une erreur. Ainsi, dans la première affirmation, le but d'un combat serait de prendre les meilleures décisions, c'est-à-dire les décisions les plus efficaces qui permettent de gagner ; dans la seconde affirmation, le but d'un combat est d'éviter les mauvaises décisions, c'est-à-dire les erreurs et les gaffes qui font perdre. Dans l'un, le but est la recherche de la victoire ; dans l'autre, le but est la recherche de la non-défaite. Inversement à tout ce qui a été dit précédemment, dans la première affirmation le perdant est celui qui a pris le moins de bonnes décisions, alors que dans la seconde c'est celui qui a commis le plus d'erreurs.

 

Bref, oui, c'est une subtilité. Mais, elle a ses incidences sur le comportement à adopter en combat. Mais avant d'en parler, il faut que je vous parle de Sun Tzu. Je l'ai invoqué, non sans raison, en figure d'autorité dans cet article. En effet, Sun Tzu adopte la deuxième façon d'interpréter le résultat d'un combat. Dans le chapitre 4 de l'Art de la Guerre, Sun Tzu affirme qu'être invincible dépend de soi, mais que la vulnérabilité dépend de l'autre. Cela signifie que dans un combat, chacun des combattants s'attache d'abord à être invincible. Or, quelqu'un d'invincible est quelqu'un qui ne peut être vaincu. Et pour être invincible, il ne faut rien négliger : c'est-à-dire ne commettre aucune erreur. Par ailleurs, la vulnérabilité dépend de l'autre, et on est vulnérable que si on a commis des erreurs ou des imperfections. C'est-à-dire que, selon Sun Tzu, le gagnant est celui qui reste invincible et que le perdant est celui qui se rend vulnérable.

 

Et considérer les choses de cette manière, c'est totalement changer sa conception du combat. Lorsqu'on considère que le meilleur gagne, on considère qu'on peut agir contre l'autre pour le rendre moins bon que nous. On se concentre sur la dialectique du combat, l'affrontement entre deux volontés qui prennent des décisions chacun contre l'autre. Dans la conception de Sun Tzu, on considère que si l'autre perd, c'est uniquement par sa faute. On se concentre alors à être invincible, à ne commettre aucun faux pas, et on ne fait qu'attendre les erreurs de son adversaire.

 

Je vous recommande alors d'adopter la conception de Sun Tzu. Ne cherchez pas à faire perdre l'autre. Concentrez-vous sur ce qui dépend de vous : cherchez à solidifier votre défense et à perfectionner vos attaques. Maintenez une défense invincible, laissez l'adversaire vous attaquer ; puis résistez et attendez qu'il commette une erreur. Il sera alors vulnérable et vous pourrez exploiter son erreur pour le vaincre. Si vous êtes l'attaquant, faites une attaque parfaite qui ne vous rende pas vulnérable en cas d'échec. C'est-à-dire une attaque qui vous laisse des portes de sortie, ou des attaques où vous avez toutes les chances de réussir : Napoléon recommande de n'attaquer que lorsque les chances de l'emporter sont de 70%.

 

Pour être victorieux, vous n'avez qu'à retenir ceci :

Ne cherchez pas à gagner, cherchez à ne pas perdre.

 

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