La meilleure des stratégies... la concentration ?

Publié le par Jimoni

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un principe reconnu par presque tous les meilleurs stratèges et les plus éminents théoriciens. Ce principe est simple : c’est le principe de la concentration.

 

 

En quoi consiste ce principe ? Il s’agit d’être le plus fort sur un point donné. La victoire résiderait, en effet, d’une supériorité numérique ou qualitative sur un espace donné. Comme dit précédemment, des personnes éminentes ont déjà reconnu ce principe :

  • Sun Tzu, lorsqu’il affirme qu’il faut être comme une pierre qui s’écrase contre un œuf : il faut être dur contre un ennemi fragile.

  • L’amiral Corbett qui définit ce principe comme le fait « de se trouver le plus fort au bon endroit et au bon moment ».

Certains en font la règle de base, la norme fondamentale, le premier des principes en matière de stratégie :

  • Clausewitz qui dit : « La meilleure stratégie consiste à être toujours très fort, d’abord en général, ensuite au point décisif. ». Il poursuit d’ailleurs en affirmant que « (…) la loi suprême et la plus simple de la stratégie consiste à concentrer ses forces. ».

  • Napoléon Bonaparte qui affirme : « À peu d’exceptions près, c’est à la troupe la plus nombreuse que la victoire est assurée. L’art de la guerre consiste donc à se trouver en nombre supérieur sur le point que l’on veut combattre. ».

 

Bien sûr, il y a encore un tas d’exemples de théoriciens et de stratèges qui par leurs écrits (ex : Mao Zedong) ou par leurs actes (ex: Narsès) affirment la validité de ce principe.

 

Je vous entends déjà dire que vous n’avez rien appris… Je vous le confirme : ce principe n’a rien d’extraordinaire, et personne ne se vante de l’avoir affirmé. Mais il y a tout de même des intérêts à le formuler.

Le premier intérêt est que les erreurs sont la première cause des échecs pendant les guerres (on en reparlera). Ainsi, formuler un principe permet de le garder en mémoire.

Le second intérêt est qu’il y a une portée à ce principe. En effet, il ne veut pas simplement dire que pour gagner, vous devez être le fort à un point donné. Il veut dire qu’en cas d’infériorité globale, il faut rechercher la supériorité locale. En quelque sorte, il faut que vous adoptiez une stratégie de « grignotage ». Je m’explique.

Soit deux armées A et B. L’armée A est de 80.000 hommes. L’armée B est de 100.000 hommes. Si toute l’armée A affronte toute l’armée B, l’armée A est vaincue. Mais, si par une manœuvre quelconque, l’armée A affronte la moitié de l’armée B deux fois, l’armée A gagne au moins le premier combat. Et comme il est peu probable, en pratique, que l’armée A ait perdu plus de 30.000 hommes durant le premier combat, l’armée A pourra affronter convenablement la seconde moitié de l’armée B.

Ce processus est expliqué brièvement par Napoléon Bonaparte : « Votre armée est-elle moins nombreuse que celle de l’ennemi… Surprenez-le dans ses mouvements en vous portant avec rapidité sur les divers corps que vous aurez eu l’art d’isoler. Combinez vos manœuvres de manière à pouvoir opposer dans toutes les rencontres votre armée entière à des divisions d’armée. C’est ainsi qu’une armée moitié moins forte battra toujours celle de l’ennemi. Ainsi, vous serez toujours plus fort que lui sur le champ de bataille. ».

 

Si je vous recommande d’appliquer ce principe, il faut toutefois nuancer le propos en présentant ses limites. Il faut rappeler que ce n’est qu’un principe, et les exceptions de ce principe sont les circonstances. Notamment, il peut arriver que la dispersion des forces soit nécessaire pour protéger des points vitaux. Il peut également arriver que certains espaces ne se prêtent pas à la concentration de forces ; soit que l’espace est trop étroit, soit qu’il ne peut accueillir trop de personnes pour des raisons logistiques (ex : ravitaillement). Cette liste n’est évidemment pas exhaustive. En tout cas, le principe de concentration ne s’applique pas face aux nécessités.

 

Il n’en demeure pas moins un principe qu’il faut respecter. C’est pourquoi, n’oubliez jamais la leçon d’aujourd’hui. L’ennemi est deux ? Voire trois fois plus nombreux que vous ? Ne craignez rien. Utilisez son imbécillité contre lui. Rusez ! Dispersez ses forces en jouant sur son arrogance, sur sa négligence. Soyez ensuite ferme et fort. Il ne suffira qu’à marcher sur les différentes divisions de son armée pour l’écraser !

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